jeudi 10 avril 2008

textes anciens

2007-12-12

Plus amorale que la normale, inamouraché, prenant le temps infini d’une solitude sans fond, sans fin, sans raison. Il lui semblait errer dans des vagues de brume une vie où rien ne se déplaçait, toute âme semblable à un inamovible monolithe. Et lui, il traversait ce champ de ruines, ce cimetière de son espérance humaine et caressait les stèles. Que faire, il n’avait qu’une sensation de froid soutenue, une piqûre râpeuse qui repoussait ses doigts. La chaire palpitante de son propre corps en était devenue presque inquiète. Il était vivant, animal blessé, prisonnier d’un immense éboulis où chaque mouvement le faisait sombrer et chaque silence pleurer sa solitude.

Elles sont nombreuses ces phrases qui hantent mon passé mieux que le plus vif de mes souvenirs, elles tiennent une émotion, un moment, par elles je suis, fixé dans la trame, imprimé dans le temps.

1 commentaire:

nicovi a dit…

Des écrits qui nous rappelle un moment comme peuvent le faire les odeurs ou de la musique.
Mais les mots se transmettent plus facilement que tout le reste et facile d'accés.